Henry de Groeve qui a déjà conquis par deux fois le public de La fabrique des savoirs nous propose une conférence sur Les scènes de genre de Vermeer et des peintres du Siècle d’Or hollandais

Vermeer, l’énigmatique appelé le « Sphinx de Delft *», n’est cependant pas resté coupé de l’art de son temps.
Il s’inscrit dans un réseau de peintres, spécialisés dans la représentation de scènes élégantes et raffinées – cette représentation faussement anodine du quotidien, vraie niche à l’intérieur même du monde de la peinture de genre. Ces artistes s’admiraient, s’inspiraient mutuellement et rivalisaient les uns avec les autres.

C’est en le comparant à ses confrères qu’on distingue nettement sa supériorité par l’atmosphère recueillie qu’il insuffle à ses tableaux incroyablement précis, par son traitement particulier de la lumière et de la matière picturale et par la richesse des interprétations qu’il suggère. Seulement 37 tableaux sont identifiés comme étant de sa main. Ils mettent en scène des personnages dans leur quotidien,  concentrés sur leur tâche : jouer de la musique, lire une lettre, effectuer des travaux d’aiguilles…

*Johannes Vermeer (1632–1675) a laissé peu de témoignages.  Contrairement à une idée répandue, il ne fut jamais inconnu ni méconnu mais passait pour un peintre secondaire. C’est Théophile Thoré-Burger qui fera revenir dans la lumière l’œuvre de Vermeer grâce à une série de trois articles dans la Gazette des beaux-arts en 1866. Le mystère qui se dégage de son œuvre, comme les zones d’ombre qui entourent encore sa vie, lui ont valu le surnom de « sphinx de Delft ».