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Site officiel de la ville de Figeac
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Histoire et patrimoine

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La fondation de l’abbaye Saint-Sauveur vers 830 par Pépin Ier d’Aquitaine est à l’origine de la ville. Les moines attirent les premiers habitants pour répondre aux besoins de l’abbaye et cultiver les terres en leur offrant des libertés, formant ainsi la ville autour de l’abbaye. Des habitants s’installent également autour de l’église Notre-Dame-du-Puy. A partir du XIIe siècle, Figeac développe un commerce florissant grâce à sa position au carrefour de voies de communication importantes. Ce commerce devient international au cours des deux siècles suivants. A Figeac, les marchands forment ainsi une bourgeoisie. Ils sont présents dans l’administration de la ville à travers l’élection des consuls et leur volonté de gérer la ville s’oppose régulièrement à l’abbé, seigneur de la ville.

Des révoltes éclatent au milieu du XIIIe siècle : les bourgeois chassent l’abbé et les moines. Le calme revient dans la cité grâce à l’intervention du roi Philippe le Bel qui devient seigneur de la ville en 1302. En 1318, la charte des coutumes édicte les règles de la ville et répartit les rôles du viguier du roi et des consuls. Le déclin spirituel de l’abbaye amène l’installation des ordres mendiants à la fin du XIIIe siècle dans les faubourgs, bâtis aux XIIIe et XIVe siècles. A la veille de la guerre de Cent Ans, la ville est pourvue d’une abbaye, de quatre églises paroissiales, de cinq couvents et de six hôpitaux. Figeac est, selon les termes d’un contemporain, ” solennelle, riche, belle et renommée. ” Les maisons médiévales de Figeac visibles encore aujourd’hui sont celles des marchands : elles reflètent leur activité et montrent la richesse et le pouvoir de leurs occupants. Les rez-de-chaussée s’ouvrent par des arcades pour le local commercial. L’étage accueille la aula, grande pièce de vie où le confort est recherché : cheminée, coussièges à l’arrière des baies, placards, niches et latrines sont aménagés. A l’extérieur, cette pièce est marquée par un décor sculpté reflétant le statut du propriétaire. Le dernier étage, servant souvent de grenier, de lieu de stockage ou de séchage de denrées, demeure ouvert et se nomme solelho. Les plus anciennes maisons connues datent du XIIe siècle. Ce sont des maisons de petites dimensions, à corps unique et offrant un décor marqué par l’art roman, telle la maison dite du griffon. Durant les deux siècles suivants, les maisons sont agrandies, les fenêtres plus hautes laissent entrer plus de lumière, les aulas sont aménagées avec encore plus de confort et les ornements, peinture et sculpture, suivent les styles du moment. La maison dite de la Monnaie, la maison du n°5 place Champollion et le palais Balène sont parmi les plus beaux exemples de cette architecture civile figeacoise des XIIIe et XIVe siècles.
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Baie de la maison dite de La Monnaie (c) Nelly Blaya
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Jardins de la Mairie - Eglise Notre-Dame-du-Puy (c) Nelly Blaya
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Place de la Raison - Abbatiale Saint Sauveur (c) Nelly Blaya

De la guerre de cent ans à la révolution

Les pestes et la guerre de Cent Ans mettent fin à l’âge d’or du commerce international. La ville est alors peu modifiée jusqu’aux guerres de Religion du XVIe siècle. Les troupes huguenotes entrent dans la ville en 1576 : les églises et couvents sont dévastés, notamment l’abbaye Saint-Sauveur. Une citadelle protestante est bâtie sur les hauteurs de la ville intégrant l’église Notre-Dame-du-Puy. En 1622, Figeac est rendue aux catholiques et la Réforme catholique débute. Elle sera incarnée à Figeac par le curé de la paroisse du Puy qui engage de grands travaux à l’église, reprend en main la formation des prêtres et fonde un séminaire. Il encadre les fidèles en les répartissant dans des confréries, fonde des œuvres de charité et d’assistance. L’Eglise catholique est alors le plus grand propriétaire de Figeac et domine l’activité de la ville à travers les établissements religieux. Au cours du XVIIIe siècle, Figeac devient un centre administratif et judiciaire. Les nobles y sont peu nombreux mais une bourgeoisie d’argent et de robe souvent anoblie par alliance s’y affirme, accaparant le pouvoir consulaire. L’économie est celle de l’agriculture et de l’artisanat qui entretient un commerce local. Les évènements de la Révolution ne modifient que peu la vie de la cité. Les maisons de Figeac sont légèrement modernisées après la guerre de Cent Ans. Les étages sont reconstruits sur des rez-de-chaussée médiévaux, avec un emploi dominant de la technique du pan de bois. Les rez-de-chaussée demeurent à vocation professionnelle mais les échoppes sont désormais plus étroites, plus adaptées à une activité moindre. Le solelho perdure, ne variant que légèrement ses formes. L’esthétique se fait alors par le dessin des pans de bois en croix et en résilles complexes. Les baies adoptent désormais la forme de la croisée. L’habitat plus cossu est rare à Figeac durant les XVe et XVIe siècles. L’hôtel dit Louis XI est la seule demeure importante du XVe siècle visible aujourd’hui. La Renaissance s’exprime à travers quelques hôtels particuliers tels l’hôtel de Galliot de Genouillac ou celui, plus tardif, de Sully. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la construction de grandes demeures reprend à Figeac avec l’émergence du modèle de l’hôtel particulier : bâti entre cour et jardin, aux escaliers élégants tel l’hôtel de Colomb, aux tourelles d’angle, tel l’hôtel de Cisteron. Le XVIIIe siècle voit s’épanouir ce modèle d’hôtel particulier derrière de grands murs de clôture, protégeant la vie privée du regard. Ces demeures telle l‘hôtel de Salgues sont aménagées en plusieurs appartements et logements destinés aux domestiques. Les salons et chambres y sont ornés de lambris, de parquets, de cheminées, de décors de plâtre illustrant des angelots, des végétaux ou des trophées. Egalement, entre maison populaire et hôtel particulier, l’habitat bourgeois apparaît au XVIIIe siècle. Pour la première fois en centre-ville, l’échoppe du rez-de-chaussée peut faire place à la fonction d’habitation. Les décors se concentrent alors sur les ferronneries qui agrémentent les balcons ou les rampes d’escalier.
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Solelho de la fin du XVe siècle
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Immeuble place Champollion

Du XIXe siècle au début du XXe siècle

Comme au XVIIIe siècle, l’activité de Figeac est tournée sur sa fonction administrative et de marché liée à l’agriculture. Malgré les changements réguliers de régimes, la vie des Figeacois ne semble pas troublée. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la ville est animée et prospère : les récoltes sont bonnes, le commerce fonctionne et le chemin de fer arrive en 1862. Les dirigeants de la ville, ouverts aux idées hygiénistes, décident de moderniser la ville. Commencés au XVIIIe siècle avec l’aménagement des quais en promenade, les grands travaux continuent au XIXe siècle avec la fin de la destruction des remparts. Un boulevard est aménagé sur les fossés où est érigé le nouveau palais de justice. Les nombreux couvents vendus à la Révolution sont, pour beaucoup, démembrés. La halle du XVIe siècle, trop petite, est remplacée par une halle métallique. En 1848, un plan d’alignement prévoyait la destruction de nombreuses maisons, mais ne se borna heureusement qu’à quelques rues. Ainsi, même si une partie des remparts du XIVe siècle est encore présente, des éléments des plus apparents de la ville médiévale de Figeac sont largement effacés. Mais la trame urbaine médiévale et ses maisons ont été préservées. Toutefois, le quartier Ortabadial fut en partie détruit pour aménager la place Vival.
Au cours du XIXe siècle, les hôtels particuliers se rapprochent de la forme des grandes maisons bourgeoises en abandonnant la cour. Toutes les maisons, populaires ou bourgeoises, affichent leurs façades à l’agencement régulier, notamment sur l’actuel boulevard Juskiewenski, en pierre ou en pans de bois enduit. Les formes locales se perdent de plus en plus rapidement pour laisser place à des goûts nationaux. Toutefois, si les commerces du centre-ville se parent de devantures plaquées à la mode, elles sont priées de conserver les anciennes arcades, à la demande de la municipalité. Enfin, à la charnière des XIXe et XXe siècles, les premières villas avec jardin sont installées le long du Célé, en dehors de la ville.
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L'ancienne Place des Sabots (aujourd'hui Place Barthal) fut ouverte pour rejoindre l'actuelle Place Vival
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Façade du XIXe siècle Rue Roquefort (c) Nelly Blaya

Des années 1930 à aujourd'hui

Les années 1930 voient à Figeac l’essor de l’usine Ratier. Née en 1904 et implantée à Figeac en 1917 par Paulin Ratier, cette entreprise a débuté par la fabrication d’hélices en bois pour avions. Elle s’installe sur la route de Cahors dans un nouveau bâtiment en 1939, transformant Figeac en ville industrielle tournée vers l’aéronautique. La population augmente et la ville se modernise. L’hôpital est totalement réaménagé en pavillons spécialisés. Un nouveau quartier est bâti à l’ouest de la ville. Il accueille des équipements neufs – école des filles et poste construites entre 1936 et 1937 – et les premiers pavillons et villas marqués par le désir de modernité et de confort des habitants. Après la Seconde Guerre mondiale, Figeac entre dans un nouveau mouvement de modernisation. L’ancienne trame urbaine continue d’être adaptée aux nouveaux modes de vie et notamment à la voiture, au détriment d’éléments exceptionnels comme le canal bâti au XIIIe siècle et couvert au cours des années 1950. Avec les années 1960, entre agriculture et aéronautique, Figeac développe son économie et s’agrandit. Le versant sud et une partie du versant nord de la vallée sont couverts par des habitations. Les Figeacois partent ainsi vivre ” à la campagne ” et délaissent le centre-ville. Mais un mouvement de conscience de la qualité de l’architecture ancienne de Figeac naît alors. A la fin des années 1970, la reconquête du centre-ville démarre, avec des réhabilitations d’îlots entiers et de logements privés. Au fur et à mesure des travaux, les bâtiments révèlent une qualité architecturale et patrimoniale exceptionnelle, ce qui incite la municipalité à mettre en place un secteur sauvegardé en 1986. Cet outil permet de restaurer les bâtiments en respectant et en mettant en valeur l’architecture de Figeac. En vingt ans, Figeac change de visage, offrant un cadre de vie exceptionnel et se positionnant comme destination touristique.

L’architecture du XXe siècle se lit également à Figeac. Les lotissements et les équipements des années 1930 offrent une architecture influencée par les arts décoratifs et le mouvement régionaliste, diffusée alors à travers des catalogues. Dans les années 1960, quelques immeubles d’habitat collectif sont construits mais la maison individuelle est le mode d’habitat préféré concrétisant un idéal de vie à travers le pavillon. Parmi de nombreuses maisons stéréotypées, apparaissent des maisons d’architectes mettant en valeur de nouvelles lignes modernes ou contemporaines. De nouveaux équipements comme l’IUT imaginé par Joseph Almudever font apparaître une volonté de créer à Figeac une architecture de qualité. Le centre-ville laisse également la place à la création contemporaine avec la place des Ecritures de Joseph Kosuth, le Musée Champollion – Les Ecritures du Monde d’Alain Moatti et la passerelle piétonne de Marc Mimram.

Aujourd’hui, la préservation, la mise en valeur du patrimoine et la qualité architecturale est toujours un enjeu pour Figeac mais plus seulement en centre-ville. Elus, urbanistes, architectes, citoyens ont la responsabilité de permettre l’agrandissement de la ville, le développement de l’économie, le maintien de la production agricole, tout en préservant une nature, un paysage, une architecture… une qualité de cadre de vie pour tous.

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Ancienne école des filles, aujourd'hui Ecole Paul Bert (c) Nelly Blaya
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Passerelle piétonne, réalisation de Marc Mimram
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Ancien Canal Rue du Faubourg du Pin
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Place de Ecritures (c) Nelly Blaya

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Patrimoine : RESSOURCES DOCUMENTAIRES

Patrimoine : BIBLIOGRAPHIE - FILMOGRAPHIE