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Fabrique des savoirs - La fille et le dragon, lecture dessinée

le jeudi 11 décembre 2025 de 18h30 à 20h

2025-Fille-Dragon-Ville-Figeac

La fille et le dragon, lecture dessinée une performance de et par Kudra KHADEMI et Nicole LAPIERRE.*

La lecture dessinée, aura lieu  le jeudi 11 décembre à 18h30 à l’annexe du musée CHAMPOLLION

En 2024, Kubra Khademi, artiste féministe Hazara d’Afghanistan, publie son premier roman graphique et autobiographique, La fille et le dragon,  qui naît d’une rencontre précieuse entre l’histoire intime et artistique de Kubra Khademi et la sensibilité de l’écriture de Nicole Lapierre, anthropologue et sociologue

Celle-ci met en mots un témoignage extraordinaire sur l’invincibilité de l’art, une ode aux femmes, à la vie, à la liberté.

Adapté en un format performance, les deux autrices proposent en live une lecture dessinée du livre.

L’histoire :
Un jour de l’hiver 1989, dans une famille pauvre de réfugié·es partis d’Afghanistan pour fuir l’armée soviétique, les moudjahidines et les persécutions que les Sunnites afghans infligent aux Chiites hazaras, une petite fille naît mains grandes ouvertes, signe de bienfaits pour la maisonnée. Elle est la sixième dans une fratrie de dix. Le mollah refuse de lui choisir un prénom et de l’inscrire dans le Coran familial. À quoi bon? C’est une fille. Finalement appelée Kubra, ce qui veut dire « grande », l’enfant montre très tôt un don pour le dessin. Un don comme une armure, qui la protège et la fortifie contre les épreuves d’une existence sous la double férule du fanatisme religieux et patriarcal. Armée de ses crayons, de ses pinceaux et d’une volonté sans faille, Kubra entreprend une incroyable odyssée d’artiste. Avec une mission sacrée : tuer le dragon!

Les autrices :
Kubra Khademi est une artiste performeuse et féministe afghane Hazara née en 1989. Par sa pratique, Kubra Khademi explore sa vie comme réfugiée et femme. Elle a étudié les beaux-arts à l’Université de Kaboul, avant d’intégrer l’Université de Beaconhouse à Lahore, au Pakistan. A Lahore, elle a commencé à créer des performances publiques, une pratique qu’elle a continué à son retour à Kaboul, où son travail était une réponse à une société dominée par les hommes dont la politique patriarcale est extrême. Après l’exécution de sa performance connue sous le nom de Armor* en 2015, elle a été forcée de fuir son pays d’origine. Elle est réfugiée en France jusqu’à obtenir la nationalité française en 2020. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Paris.

En 2016, elle a reçu une Bourse MFA au Panthéon et Audrey Azoulay, ministre de la Culture, l’a élevée au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Nominée aux Révélations Emerige en 2019 et lauréate 2020 au 1% marché de l’art, Kubra Khademi est en résidence à la Fondation Fiminco, Paris, jusqu’en 2021.

En 2022, elle est en résidence longue à New York avec la Fondation Salomon.

En 2022, elle réalise l’affiche du Festival d’Avignon et y présente une exposition personnelle à la Collection Lambert. En parallèle, elle présente une grande exposition personnelle au Museum Pfalzgalerie Kaiserslautern en Allemagne.

En 2023, la première de sa nouvelle création scénique The Golden Horizon a vu jour au Théâtre de la Ville, à Paris.

Son travail a été présenté dans de nombreux lieux, parmi lesquels le Kunstmuseum Wolfsburg, le Théâtre de la Ville, le TNG à Lyon, le Kunsthalle Thun, la Void Contemporary Art Centre (Derry Londonderry), Pablo’s birthday (New York), le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, la Biennale de Bangkok, le festival Latitudes Contemporaines, le Festival d’Avignon, le Museum Ludwig de Cologne, le Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), El Rastro (Madrid), Signal (Bruxelles), l’Institut du Monde Arabe (Paris), le MuCEM (Marseille), la Fondation Fiminco (Romainville)…

Nicole LAPIERRE, socio-anthropologue, est Directrice de recherche émérite au CNRS et codirectrice de la revue Communications. Ses sujets de recherche sont les migrations, les minorités et la mémoire. Autrice de nombreux ouvrages en sciences sociales, elle explore aussi de nouvelles formes d’écriture. Son livre, Sauve qui peut la vie, a obtenu le prix Médicis essai en 2015. Depuis, elle a publié Faut-il se ressembler pour s’assembler ? (Seuil, 2020) et Le plus menteur d’entre nous (Seuil, 2023)

*En 2015, Khademi s’est promenée dans une rue de Kaboul vêtue d’une armure métallique faite sur mesure qui mettait en valeur ses seins, ses fesses et son aine. Cette armure avait été réalisée à partir d’une ancienne gazinière, symbole des tâches domestiques. Sous l’armure, Khademi portait un hijab traditionnel. Bien que l’œuvre ait été initialement prévue pour durer vingt minutes, Khademi a été contrainte d’interrompre la performance après seulement huit minutes et de se réfugier dans la voiture d’un ami.
Le projet a été inspiré par les expériences personnelles de Kubra en matière de harcèlement, à la fois dans la rue particulière de Kaboul où elle a mis en scène l’œuvre, et en général depuis son enfance. Par ce projet, elle espérait s’attaquer au harcèlement sexuel auquel les femmes afghanes sont confrontées quotidiennement. Khademi a déclaré que la performance explorait sa vie en tant que femme et les limitations liées au fait d’être une femme en Afghanistan. Après la performance, Khademi a reçu de nombreuses menaces et messages abusifs. En conséquence, elle a été contrainte de fuir l’Afghanistan à pied et vit actuellement en exil en France. Pour Khademi, le résultat de son projet a mis en évidence les problèmes de patriarcat extrême et de déséquilibre social dans la société afghane.

*La conférence de Francois HERAN ne pourra se tenir le 9 décembre comme prévu, mais a été différée au 17 février 2026.

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