Deux principales structures mythiques ont innervé la civilisation de l’Égypte ancienne, dès l’apparition des Textes des Pyramides : le mythe archaïque et le mythe osirien. Le premier, qui oppose Horus et Seth, explique la constitution de l’État pharaonique et la dualité de l’Égypte ; il sert également de modèle de référence à la pratique juridique et administrative. Le second récit mythique, fondé sur le meurtre d’Osiris, fixe les règles institutionnelles de transmission du pouvoir royal, mais il permet aussi d’élaborer une représentation de l’opposant qui légitime la répression politique. Les deux modèles, qui ont coexisté en se superposant parfois, contribuèrent à leur manière à assurer la paix civile et la cohésion de la société égyptienne.
14h – 15h : « L’écrivain à l’œuvre »
Simple scribe ? Lettré érudit ? Véritable auteur ? Pour nous en tenir à une définition relativement étroite du mot « littérature », proche de celle de nos « belles-lettres », l’abondante production écrite de l’Égypte ancienne révèle parfois, dès l’Ancien Empire, une élaboration formelle qui permet de saisir, ici ou là, un authentique travail d’écrivain. C’est le cas, déjà, de certains passages des Textes des Pyramides, mais aussi, bien évidemment, de grandes compositions littéraires du Moyen Empire, devenues des « classiques ».
15h – 16h : « La Lettre à un incompétent ou Controverse des scribes : un chef-d’œuvre de la littérature ramesside
Un véritable genre littéraire égyptien s’est développé au Nouvel Empire, sous l’ère des Ramsès (1292-1070 av. n. è.). On peut le nommer « Caractères », par référence aux œuvres classiques du philosophe grec Théophraste ou de La Bruyère. Chacun de ces textes se présente sous la forme d’une lettre fictive, où le destinataire se voit reprocher, en général non sans humour, sa conduite particulièrement répréhensible. La Lettre à un incompétent apparaît sans conteste comme le chef-d’œuvre du genre.
16h – 17h : « Proverbes de l’Égypte ancienne »
Chaque culture possède ses propres dictons ou proverbes, qui révèlent certains aspects de sa vie quotidienne, ses préoccupations, sa vision du monde, et une forme de sagesse accumulée au fil des générations. L’Égypte ancienne n’échappe pas à la règle, avec des sentences très diverses, qu’il est possible de glaner dans l’immense documentation qui nous est parvenue. Les maximes qui avaient cours dans la société pharaonique permettent ainsi de pénétrer au cœur de la pensée de cette civilisation plurimillénaire.